Citation Albert Einstein : « Deux choses sont infinies »
La citation célèbre attribuée à Albert Einstein dit : « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine, en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas acquis la certitude absolue. »
Cette phrase fait référence à l’immensité de l’univers et à la prétendue infinité de la bêtise chez l’être humain, mais son authenticité, son origine, et son interprétation méritent un examen approfondi.
1. Origine et formulation de la citation
La formulation la plus exacte se trouve dans les écrits de Frederick S. Perls, thérapeute et auteur de Gestalt Therapy, vers les années 1940-1960. Dans son livre In and Out the Garbage Pail (1969), il la présente ainsi :
Deux choses sont infinies: l’univers et la bêtise humaine, en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas acquis la certitude absolue.
Plusieurs variantes existent, souvent simplifiées :
- « Deux choses sont infinies, pour autant que nous le sachions : l’univers et la stupidité humaine. »
- Version longue avec réflexion personnelle : « Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine, et je ne suis pas encore tout à fait sûr de l’univers. »
Ces formules sont toujours associées à Einstein, mais elles proviennent directement des écrits ou citations rapportées par Frederick Perls, parfois avec des ajouts critiques sur la société.
2. Attribution controversée à Albert Einstein
La citation est régulièrement attribuée à Albert Einstein, mais aucune preuve solide ne vient en confirmer la paternité. Des travaux éditoriaux, notamment dans The Ultimate Quotable Einstein (Princeton University Press), classent cette phrase dans les citations « probablement pas d’Einstein ».
La plupart des sources fiables soulignent que cette phrase semble plutôt provenir de Perls qui l’a présentée comme une parole ou pensée d’Einstein, sans preuve écrite ni témoignage direct.
Par ailleurs, la référence à Einstein comme astronome est discutée : il est surtout physicien théoricien. Ceci alimente le doute sur la véracité de cette attribution.
3. Antécédents historiques
L’idée que la bêtise humaine est illimitée ne date pas d’Einstein ni même du XXe siècle. Un précédent notable remonte à Alexandre Dumas au XIXe siècle :
« Une chose qui m’humilie profondément est de voir que le génie humain a des limites, quand la bêtise humaine n’en a pas. »
Cette pensée traduit un scepticisme ancien sur la capacité humaine d’éviter la stupidité malgré les progrès de la connaissance.
4. Sens philosophique et critique sociale
Selon Frederick Perls, la citation pointe aussi un phénomène de société : l’impatience et le refus d’écoute des autres contribuent à la prolifération de la bêtise.
- La « stupidité » évoquée ici inclut le fait de « jouer les idiots », « ne pas écouter », ou « ne pas voir ».
- L’intolérance à la réflexion approfondie engendre une forme de folie collective.
Cette idée s’articule autour d’une critique de la société moderne, souvent trop pressée et superficielle, incapable de maîtriser sa propre ignorance.
5. Le point sur l’univers
La phrase doit être nuancée scientifiquement. Einstein lui-même a apporté des découvertes sur la relativité et la cosmologie qui montrent que l’univers n’est probablement pas infini. Ce qui tempère la déclaration sur l’infini de l’univers.
Donc, là où la bêtise humaine serait « infinie », du moins dans sa perception, l’univers lui-même n’est vraisemblablement pas illimité.
Résumé des faits clés
Thème | Résumé |
---|---|
Citation | Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine, version la plus reconnue chez Perls. |
Attribution | Aucune preuve solide qu’Einstein ait prononcé la phrase. Origine liée au psychothérapeute Frederick S. Perls. |
Origine historique | Idée ancienne attribuée à Alexandre Dumas, exprimant que la bêtise dépasse les limites du génie humain. |
Philosophie sociale | Critique de l’impatience et du refus de l’écoute dans la société, à l’origine de la bêtise. |
Science | L’univers n’est probablement pas infini selon les théories cosmologiques modernes. |
Points essentiels à retenir
- La citation « Deux choses sont infinies » est surtout liée à Frederick S. Perls, non vérifiée par Einstein.
- Elle critique la nature humaine, en soulignant la présumée infinité de la bêtise.
- Une idée semblable existait avant, notamment chez Alexandre Dumas au XIXe siècle.
- Elle sert souvent de réflexion sur la société et son manque de patience et de sagesse.
- Scientifiquement, l’univers est probablement fini selon les connaissances actuelles.
La citation “Deux choses sont infinies” d’Albert Einstein : mythe ou réalité ?
Vous avez sans doute déjà entendu cette phrase : « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue ». Une phrase drôlement percutante, louée pour son humour acerbe et sa profondeur apparente, souvent attribuée au grand Albert Einstein. Mais… est-ce vraiment lui qui l’a dite ?
Avant de plonger dans cette envolée aux allures scientifiques, prenons un moment pour décortiquer l’origine et le sens de cette citation devenue culte.
Une citation au crédit d’Einstein… ou pas ?
La magie et la brillance d’Einstein attirent les citations comme le miel attire les abeilles. Cette phrase circule principalement à travers les écrits de Frederick S. Perls, un thérapeute américain spécialisé dans la Gestalt-thérapie.
Dans ses ouvrages, notamment Ego, Hunger and Aggression (1947) et plus tard dans Gestalt Therapy Verbatim (1969) ainsi que son roman autobiographique In and Out the Garbage Pail (1969), Perls attribue cette phrase à Einstein. Mais… aucune preuve directe n’établit qu’Einstein ait prononcé ces mots. En fait, dans le recueil The Ultimate Quotable Einstein, cette citation figure dans la section “Probably Not By Einstein”, clairement indiquant un doute sérieux.
Donc, malgré sa popularité, cette maxime est peut-être juste une belle légende. Une légende qu’il convient de ne pas prendre pour argent comptant.
La phrase en plusieurs versions : évolutions et variantes
La citation a connu de multiples versions. La formulation initiale proche attribuée par Perls est ainsi : « Deux choses sont infinies, pour autant que nous le sachions : l’univers et la stupidité humaine ».
Une variante développée souligne même que bien plus que la stupidité même, c’est « le fait de jouer les idiots, de fermer l’oreille, de ne pas écouter, de ne pas voir » qui est prépondérant. Une belle critique de l’obstination volontaire à ne pas apprendre ou comprendre.
Cet élargissement confère à la phrase une dimension sociale plus vaste. Elle ne se contente pas de constater la stupidité, mais souligne le choix humain d’ignorer, ce qui est bien plus irritant.
Un propos ancien, sous une autre plume
Si cette idée fâcheusement célèbre semble moderne, elle a bel et bien des racines bien plus anciennes. Vers 1865, dans le Grand Dictionnaire Universel du XIXe Siècle de Pierre Larousse, une pensée similaire est attribuée à Alexandre Dumas :
« Une chose qui m’humilie profondément est de voir que le génie humain a des limites, quand la bêtise humaine n’en a pas. »
Une formulation pas moins mordante qui montre que la conscience de l’illimité potentiel de la bêtise humaine est une réflexion qui traverse les siècles.
Une critique sociale au cœur du message
Au-delà de son côté humoristique, la citation est une vraie claque sociale. Dans ses écrits, Perls explique que cette « stupidité excessive » vient d’une impatience coupable. Il compare cette impatience mentale à celle des gens qui préfèrent le fast-food à la nourriture vraie et nourrissante.
Il critique un monde où l’on manque de patience pour « mâcher » les véritables données intellectuelles. Autrement dit : le savoir réclame un effort, une digestion lente, mais on préfère les raccourcis et le confort intellectuel. Résultat : la bêtise prospère. Ça vous parle ?
Un rappel scientifique : l’univers n’est pas forcément infini !
L’autre moitié de la citation évoque l’univers et son infinité. Ici aussi, Einstein aurait été prudent : il n’avait pas la certitude absolue que l’univers soit infini. Et avec les avancées en cosmologie, on sait aujourd’hui que l’univers est fini, bien que très vaste.
Donc l’affirmation prétendue est scientifiquement inexacte. L’univers est immense, mais sans forcément être infini. La bêtise humaine, elle, semble défier encore les lois de la physique, apparemment.
Pourquoi cette citation nous fait-elle tellement mouche ?
Ce mélange piquant d’humour, de philosophie et de critique sociale explique sans doute son succès.
- Univers + bêtise humaine = boule de punchlines : la formule est simple, facile à mémoriser, à répéter.
- Réalité douloureuse : on se reconnaît fatalement parfois dans cette histoire d’ignorance tenace.
- Un soupçon de doute scientifique : la phrase pointe subtilement la complexité du savoir et de l’humilité intellectuelle.
Il y a aussi un effet d’autorité assumée. Quoi de mieux que d’attribuer cette sentence à génie reconnu pour lui donner du crédit ? Même si on sait désormais que c’est sans preuve.
Quelques conseils pour s’approprier cette citation au bon sens
Plutôt que de la prendre au pied de la lettre, pourquoi ne pas l’utiliser comme une invitation à la réflexion ?
- Remettez-vous en question – Êtes-vous parfois coupable de bêtise volontaire ou d’obstination aveugle ? Sans jugement, juste pour avancer.
- Pratiquez la patience intellectuelle – Prenez le temps de vraiment comprendre avant de rejeter une idée.
- Soyez curieux – Apprenez la différence entre savoir et savoir-faire, absurde ou intelligent.
- Découpez l’univers en petites portions – C’est immense, mais on progresse à petits pas.
Avec ces petites pistes, la « bêtise humaine » peut devenir infinie en taille, mais peut aussi diminuer en intensité. Vous pouvez choisir.
Pour conclure…
La citation « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine » est bien connue mais probablement pas authentique de la main d’Einstein. Elle découle surtout des œuvres de Frederick S. Perls et repose sur une sagesse populaire ancienne que l’on retrouve chez Alexandre Dumas.
Malgré ce doute sur son origine, la phrase frappe fort. Elle nous interpelle sur nos limites intellectuelles, notre tendance à l’erreur et le fait que l’univers, lui, ne cesse de nous surprendre.
La vraie leçon ? Gardons l’humour tout en exerçant notre esprit critique. L’infinité de l’univers est un mystère, mais celle de la bêtise humaine… eh bien, c’est à nous de la réduire, une idée à la fois.
Sources et lectures recommandées
- Ego, Hunger and Aggression, Frederick S. Perls, 1947
- Gestalt Therapy Verbatim, Frederick S. Perls, 1969
- In and Out the Garbage Pail, Frederick S. Perls, 1969
- Grand Dictionnaire Universel du XIXe Siècle, Pierre Larousse, 1865
- The Ultimate Quotable Einstein, Princeton University Press
Vous avez aimé cette analyse ? Qu’en pensez-vous ? La bêtise humaine est-elle vraiment infinie ou avons-nous juste beaucoup de marge de progression ? Laissez votre avis. On restera bien plus intelligents que la bêtise… au moins en discutant ensemble.
Quelles sont les formulations exactes de la célèbre citation attribuée à Einstein sur l’infinité ?
La phrase principale est : « Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine, en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas acquis la certitude absolue. » Plusieurs variantes existent, notamment par Frederick S. Perls (1969).
Albert Einstein a-t-il réellement prononcé cette citation ?
Aucune preuve solide ne confirme que cette citation vient d’Einstein. Elle apparaît dans les écrits de Frederick S. Perls à partir des années 1940 et est considérée comme probablement apocryphe.
Existe-t-il une origine antérieure à cette idée exprimée par Einstein ?
Oui. Alexandre Dumas mentionne une idée similaire autour de 1865 dans le Grand Dictionnaire Universel : la bêtise humaine serait illimitée, contrairement au génie humain.
Que critique cette citation dans un contexte social ou philosophique ?
Elle pointe l’impatience intellectuelle et la tendance à ne pas réfléchir en profondeur dans la société moderne, ce qui alimente la bêtise selon Frederick S. Perls.
La phrase est-elle scientifiquement correcte concernant l’infini de l’univers ?
Non. Les découvertes d’Einstein montrent que l’univers est limité. La citation contient donc une erreur scientifique implicite.