Citations de Voltaire dans Candide (1759) : Clés de lecture
Les citations de Voltaire dans “Candide” exposent diverses réflexions sur la vertu, le bonheur, l’optimisme, le travail et la condition humaine. Elles mettent en lumière sa critique sociale et philosophique à travers des phrases devenues célèbres. Ce texte détaille ces citations majeures selon les thèmes centraux.
1. Vertu, bonheur et richesse
Voltaire oppose la fugacité des richesses à la stabilité de la vertu et du bonheur. Il écrit :
« Comme les richesses de ce monde sont périssables, il n’y a rien de solide que la vertu et le bonheur. »
Cette phrase résume un message central : la richesse matérielle est éphémère, seule la vertu apporte une satisfaction durable. Le bonheur, souvent personnifié par l’amour de Cunégonde, est intimement lié à cette vertu.
2. Cultiver le jardin : Philosophie du travail et de la vie
Une célèbre maxime revient dans plusieurs citations :
« Il faut cultiver notre jardin. »
Cette phrase synthétise une philosophie pragmatique. Le travail concret, appliqué à sa propre vie ou environnement, devient un rempart contre l’ennui, le vice et la détresse. Voltaire souligne que le travail éloigne ces malheurs :
- « Je n’ai que vingt arpents, répondit le Turc ; je les cultive avec mes enfants ; le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice, et le besoin. »
- « Après l’expulsion du jardin d’Éden, l’homme y fut mis pour travailler : ce qui prouve qu’il n’est pas né pour le repos. »
Ce leitmotiv de l’action responsable invite à une forme d’autonomie et de lucidité face aux adversités.
3. Optimisme et le meilleur des mondes possibles
Voltaire parodie l’optimisme philosophique de Leibniz. Le professeur Pangloss explique :
« Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles. »
Pourtant, Candide répond, moins idéaliste :
« Cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin. »
La répétition de cette réponse illustre une rupture avec l’optimisme naïf. Voltaire montre que, malgré la croyance rationnelle en un monde parfait, l’homme doit agir concrètement. Pangloss illustre aussi l’absurdité de cette vision par exemple avec :
« Le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux. »
Cette exagération souligne la contradiction entre théorie et réalité.
4. Travailler pour supporter la vie
Le personnage de Martin propose que le travail soit un refuge :
« Travaillons sans raisonner, c’est le seul moyen de rendre la vie supportable. »
Le travail devient une distraction utile face aux aléas et à l’angoisse existentielle. Cela complète la morale de “cultiver son jardin”.
5. La condition humaine : inquiétude, envie et conflits sociaux
Voltaire décrit l’homme comme un être tourmenté :
- « Les hommes sont dévorés de plus d’envie, de soins, et d’inquiétudes, qu’une ville assiégée n’éprouve de fléaux. »
- « L’homme est né pour vivre dans les convulsions de l’inquiétude ou dans la léthargie de l’ennui. »
Il illustre aussi la folie des guerres :
« Ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut. »
Cet extrait critique la vanité des conflits humains où la perte dépasse la valeur réelle des enjeux territoriaux.
6. Réflexion sur la littérature et la vérité
Voltaire invite à différencier le divertissement des vérités dans les récits :
« Ah! S’il nous faut des fables, que ces fables soient au moins l’emblème de la vérité! »
Il dénonce aussi l’admiration aveugle :
« Les sots admirent tout dans un auteur estimé. Je ne lis que pour moi; je n’aime que ce qui est à mon usage. »
Cette critique affirme l’importance d’un esprit critique face aux idées reçues.
7. Observations variées
- « Il aimait les femmes à la fureur. Cunégonde lui parut ce qu’il avait jamais vu de plus beau. »
- « Ce qui n’est que difficile ne plaît point à la longue. »
- « Les malheurs particuliers font le bien général; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien. »
- « Le doge a ses chagrins, les gondoliers ont les leurs. »
Ces phrases traduisent la diversité des thèmes abordés par Voltaire et témoignent de son ironie constante.
Résumé des points clés
- La vertu et le bonheur surpassent les richesses matérielles.
- Le travail est essentiel pour échapper à l’ennui et à la souffrance.
- L’optimisme dogmatique est critiqué au profit d’une action concrète.
- La condition humaine est marquée par l’envie, l’inquiétude et la guerre futile.
- Voltaire encourage un regard critique sur la littérature et les idées admises.
- Il illustre ses convictions avec une ironie fine et un style accessible.
Citations Voltaire Candide : Pourquoi “Il faut cultiver notre jardin” est bien plus qu’un conseil jardinier
« Il faut cultiver notre jardin. » Voilà probablement la citation la plus célèbre de Candide, le chef-d’œuvre satirique de Voltaire publié en 1759. Si vous pensez qu’il s’agit d’une simple invitation à jardiner tranquillement, détrompez-vous ! Ce mantra est une véritable philosophie de vie déguisée en boutade. Dans cet article, on plonge dans les trésors des citations de Candide, pour comprendre ce que Voltaire nous dit vraiment de la vertu, du bonheur, du travail et… de la condition humaine.
Des richesses éphémères, mais la vertu et le bonheur comme fondations solides
Dès les premières pages, Voltaire plante le décor philosophique. Il met en garde contre l’illusion des biens matériels : « Comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n’y a rien de solide que la vertu et le bonheur » (Passage 1 et 2). Traduction : accumuler des fortunes, c’est bien joli, mais ça ne tient pas la distance. À quoi bon collectionner des trésors si l’on perd tout le reste ? Le véritable capital, c’est une vie bonne, juste, sereine – et parfois, comme Candide le souligne, revoir Melle Cunégonde, son amour.
Cette réflexion tranche avec l’appât du gain souvent critiqué dans la société de Voltaire. Il invite à recentrer nos efforts sur ce qui compte vraiment. Ne sommes-nous pas trop souvent obnubilés par ce qui brille, au lieu d’épanouir notre propre humain intérieur ?
« Cultiver notre jardin » : plus qu’un label pour une pépinière
Cette phrase résonne comme une conclusion à toute l’aventure philosophique de Candide et de ses compagnons. Dans le célèbre passage où Pangloss, répétant que « tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles », suggère une foi aveugle aux aléas, c’est Candide qui remet les pendules à l’heure : « Cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin. » (Passage 3 et 7).
Et que signifie ce fameux jardin ? Voltaire emprunte ici une métaphore, un symbole du travail concret, modeste et utile. Cultiver son jardin, c’est s’occuper de sa vie, de ses affaires, de ses proches, et surtout ne pas attendre que la destinée ou des théories abstraites lui dictent tout. Le Turc parfaitement heureux avec ses vingt arpents de terre, cultivés avec ses enfants, illustre ce principe contemporain : le travail est un remède.
« Le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice, et le besoin. » (Passage 4). Travailler, c’est bien plus qu’un simple gagne-pain. C’est une thérapie anti-dépression de l’époque !
Optimisme, fatalisme et la lucidité de Voltaire
Pangloss incarne l’optimisme métaphysique poussé à l’extrême. Par ses discours souvent décalés (« le château de monseigneur le baron est le plus beau château des mondes possibles »), il caricature une philosophie qui justifie même les pires malheurs en affirmant que tout est pour le mieux (Passage 8 et 9). Ce postulat cache une logique absurde. Oui, même la guerre, la famine ou la maladie auraient leur sens dans le grand plan cosmique.
Candide, lui, s’en lasse. Sa sagesse tardive ? Préférer l’action concrète à la spéculation vide. Enfants dansant, plantation quotidienne – voilà un optimisme actif qui remet enfin en mouvement l’histoire.
Travaillons sans raisonner : l’ironie de l’absurde
Dans un monde où l’injustice, l’envie et la guerre pullulent (Passages 12 à 15), Martin, compagnon de Candide, propose un remède cynique : « Travaillons sans raisonner, c’est le seul moyen de rendre la vie supportable. » Plutôt déroutant, non ?
Cette maxime illustre la lucidité amère de Voltaire sur la condition humaine. Face à une réalité souvent absurdes et douloureuse, il suggère de ne pas perdre trop de temps à philosopher sur le sens, mais tout simplement à agir. Un peu à la manière d’un sportif qui court pour oublier la douleur.
À quoi bon la fable si elle n’illustre pas la vérité ?
Voltaire n’est pas seulement moqueur ; il est aussi exigeant. « Ah! S’il nous faut des fables, que ces fables soient au moins l’emblème de la vérité ! » (Passage 16). Pour lui, la littérature n’est pas un simple divertissement. C’est un miroir, un avertissement, une manière de faire réfléchir.
Il ne lit donc que pour lui-même et aime ce qui est « à son usage » (Passage 17). Cet individualisme tempéré interroge sur notre propre rapport à la lecture et à la connaissance. Est-ce qu’on lit pour épater la galerie ou pour se comprendre ?
Quelques observations au passage qui valent le détour
- « Il aimait les femmes à la fureur… Cunégonde lui parut ce qu’il avait jamais vu de plus beau. » (Passage 19) – Un rappel que l’amour est une force motrice, parfois brutale mais vraie.
- « Ce qui n’est que difficile ne plaît point à la longue. » (Passage 20) – Qui n’a jamais abandonné un défi trop ardu ? Voltaire identifie un trait humain bien réel.
- « Le doge a ses chagrins, les gondoliers ont les leurs. » (Passage 21) – Que l’on soit puissant ou simple, tout le monde a ses soucis. Une leçon d’humilité.
Pourquoi ces citations restent-elles opérantes en 2024 ?
Nous vivons un monde saturé d’informations, d’incertitudes et d’injonctions contradictoires. Le conseil de Voltaire à « cultiver notre jardin » nous invite à revenir à l’essentiel. Le travail concret – peu importe sa nature – génère du sens et éloigne la morosité. Le matérialisme peut être cruel, mais la vertu et le bonheur sincere, eux, résistent.
Au delà de la satire, Candide nous invite à la lucidité, avec une touche d’humour noir. La guerre absurde, l’envie humaine, la folie des puissants – tous ces maux demeurent. Mais s’accrocher à nos propres valeurs et agir reste la clé.
Comment intégrer ces enseignements dans votre vie ?
- Accueillez l’impermanence. Ne vous cramponnez pas à vos richesses, matérielles ou sociales.
- Investissez dans la vertu. Soyez honnête, juste, bienveillant.
- Cultivez votre « jardin ». Trouvez une activité, un hobby, un travail qui vous passionne et vous ancre.
- Laissez tomber l’optimisme naïf. Soyez réaliste mais actif, répondez à la dureté du monde par l’action.
- Ne cherchez pas à tout comprendre. Parfois, il faut juste agir, comme Martin le rappelle.
Alors, êtes-vous prêts à troquer vos spéculations philosophiques contre une poignée de terre à cultiver ? Chez Voltaire, le jardin n’est pas qu’un morceau de terrain. C’est un chemin vers la sagesse, un refuge contre la folie du monde. Et si l’on commençait aujourd’hui, sans plus tarder ?
Sources : Toutes les citations proviennent de Candide, ou l’Optimisme (1759) de Voltaire, œuvre phare de la philosophie des Lumières et de la satire sociale.
Q1 : Quel est le sens de la citation « Il faut cultiver notre jardin » dans Candide ?
Cette phrase signifie qu’il faut se concentrer sur son propre travail et son bien-être. Plutôt que de philosopher sans agir, Candide invite à prendre soin de sa vie concrète.
Q2 : Comment Voltaire présente-t-il l’optimisme dans Candide ?
Pangloss représente un optimisme rigide, affirmant que nous vivons dans « le meilleur des mondes possibles ». Cette idée est mise en question par Candide et les événements tragiques.
Q3 : Quelle place prend le travail dans la philosophie de Candide ?
Le travail est vu comme un moyen d’éloigner l’ennui, le vice et le besoin. C’est une activité qui rend la vie plus supportable et organise le quotidien.
Q4 : Quels thèmes Voltaire critique-t-il dans ses citations sur l’inquiétude et la société ?
Il évoque l’envie, les conflits, et la souffrance humaine. Les hommes vivent tourmentés par des préoccupations sans fin, ce qui anime les conflits et la guerre.
Q5 : Quelle est l’importance des richesses face à la vertu et au bonheur selon Candide ?
Voltaire écrit que les richesses sont éphémères. Seule la vertu et le bonheur véritable, comme voir Cunégonde, ont une valeur durable.
