Victor Hugo et la peine de mort : un plaidoyer pour l’abolition et la dignité humaine

Victor Hugo et la peine de mort : un plaidoyer pour l'abolition et la dignité humaine

Discours de Victor Hugo sur la peine de mort : un plaidoyer passionné pour l’abolition

Victor Hugo prononce, le 15 septembre 1848, devant l’Assemblée constituante de la Deuxième République française, un discours déterminant en faveur de l’abolition de la peine de mort. Ce plaidoyer s’inscrit dans une période clé où la France rédige sa constitution. Hugo exprime alors une opposition constante à la peine capitale, une conviction qu’il entretient depuis l’enfance.

Contexte historique et politique

Ce discours intervient à un moment crucial : la Deuxième République, fraîchement établie, cherche à affirmer ses valeurs dans une constitution. L’Assemblée constituante se penche sur des réformes sociales majeures.

Victor Hugo y expose son appel à supprimer la peine de mort, s’inscrivant dans un mouvement progressiste où l’adoucissement des peines est vu comme une avancée civilisationnelle. Le geste fait écho aux abolitions précédentes, comme celle de la torture au XVIIIe siècle.

Position personnelle de Victor Hugo

Hugo s’oppose à la peine de mort toute sa vie. Cette conviction lui vient de son enfance, où il est marqué par la violence de ce que la loi légitime.

Il ne fait aucune concession, même face à des crimes graves ou lorsqu’il défend des condamnés dont il désapprouve les actes.

Arguments développés dans le discours

1. La peine de mort : un signe de barbarie

Pour Hugo, la peine capitale incarne la barbarie. Il oppose la rareté de cette peine aux signes d’une société civilisée.

« Eh bien, songez-y, qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. (…) Le dix-huitième siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le dix-neuvième siècle abolira la peine de mort. »

2. Une question morale et religieuse

Victor Hugo affirme que le droit absolu de vie et de mort appartient à Dieu seul. Cette pensée repose sur trois conceptions : l’irrévocable, l’irréparable et l’indissoluble, appartenant exclusivement au divin.

« Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution “En présence de Dieu”, et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. […] Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! »

3. L’impact social et juridique de la peine de mort

La peine de mort déséquilibre la société et la justice. Elle impose un climat de terreur qui perturbe l’équilibre des lois et des mœurs.

« Tôt ou tard elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des moeurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la conscience. »

4. Le moment révolutionnaire manqué

Hugo rappelle que, suite à la chute du trône en février 1848, le peuple voulait abolir l’échafaud. Cette volonté n’a pourtant pas été traduite en actes.

« Après février, le peuple eut une grande pensée, le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand coeur. »

Appel final pour l’abolition de la peine de mort

Victor Hugo conclut en confirmant son vote pour une abolition pure, simple et définitive de la peine capitale. Il établit une analogie forte entre le renversement du trône et la nécessité de renverser l’échafaud.

« Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône. Maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. » (Applaudissements à gauche. Protestations à droite.) « Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. »

Points clés à retenir

  • Victor Hugo plaide en septembre 1848 devant l’Assemblée constituante pour l’abolition de la peine de mort.
  • Sa position est fondée sur une conviction personnelle et un engagement moral durable.
  • Il dénonce la peine capitale comme un vestige de barbarie incompatible avec la civilisation.
  • Il invoque des arguments moraux, religieux et sociaux pour justifier l’abolition.
  • Il appelle à inscrire l’abolition de la peine de mort dans la Constitution de la Deuxième République.
Inspo +  Le malheur des uns fait le bonheur des autres : Analyse et Réflexions Culturelles

Le discours de Victor Hugo sur la peine de mort : un plaidoyer intemporel pour l’humanité

Victor Hugo, en septembre 1848, adresse un discours puissant à l’Assemblée constituante de la Deuxième République française. Sa demande est claire : l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. Ce discours s’inscrit dans un moment historique crucial où la nation cherche à se reconstruire après les tumultes révolutionnaires, et où des choix fondamentaux sont à prendre pour écrire une nouvelle constitution.

Mais pourquoi cette cause lui tient-elle tellement à cœur ? Pourquoi, même face à des criminels odieux, Hugo refuse-t-il tout compromis ? Entrons dans les coulisses de ce discours emblématique pour mieux comprendre ses motivations et ses arguments, toujours frappants de modernité.

Un contexte politique chargé et un homme obstiné

Nous sommes en septembre 1848. La France tâtonne, encore marquée par la chute de la monarchie de Juillet et l’établissement de la Deuxième République. L’Assemblée constituante débat alors d’une nouvelle loi fondamentale, le socle juridique de ce nouveau régime. C’est précisément dans ce cadre que Victor Hugo, figure majeure et respectée, se présente pour défendre un combat qui anime son âme depuis l’enfance.

Hugo a vu de ses yeux d’enfant ce que signifiait « le meurtre légal ». Cette scène a ancré en lui une opposition farouche à la peine capitale. Et cette position ne vacille jamais. Pas même lorsqu’il doit intervenir pour des condamnés à mort qu’il désapprouve ou pour ses adversaires personnels. Résultat ? Une intransigeance sans faille rare, surtout à cette époque où les compromis politiques foisonnent.

Pourquoi tant d’opposition ? Une question d’humanité et de civilisation

Pour Victor Hugo, la peine de mort n’est pas un simple outil judiciaire mais un marqueur de barbarie.

« La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. »

Il fait appel à l’histoire : le XVIIIe siècle a aboli la torture. Le XIXe siècle, estime-t-il, se doit de supprimer la peine capitale. Pour Hugo, évoluer, c’est abandonner les pratiques sanguinaires.

Inspo +  Proverbes sur les fleurs en anglais : significations et explorations culturelles

Vous voyez, à travers ses mots, une conception de la justice qui ne soit plus vengeance, mais progrès social. La peine capitale, à ses yeux, fait reculer le genre humain dans sa quête d’une société plus juste et plus éclairée.

Un débat moral et religieux qui transcende les lois humaines

Autre hauteur d’argument, plus spirituelle, mais toujours logique. Victor Hugo rappelle que le droit absolu de donner la vie ou de la reprendre appartient uniquement à Dieu. Lui seul détient le pouvoir ultime sur l’irrévocable, l’irréparable, et l’indissoluble.

« Vous écrivez en tête du préambule ‘En présence de Dieu’, et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! »

Cette mise en garde est puissante. Elle invite les législateurs à réfléchir sur la portée de leur pouvoir. Donner à l’État le droit d’ôter la vie, c’est verser dans l’arbitraire divin, une pente glissante qui menace la morale publique.

Une justice qui inquiète la conscience humaine

Hugo va encore plus loin : la peine de mort trouble l’équilibre de la société. Elle fait basculer la jurisprudence dans la peur et l’angoisse. Le rôle de la justice n’est-il pas de rassurer, de protéger, d’éduquer plutôt que d’épouvanter ?

« Tôt ou tard, elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la conscience. »

L’échafaud devient alors non seulement un lieu de mort, mais un spectre qui hante la société toute entière. Est-ce vraiment là que doit tendre une République moderne ?

Un lien indissociable avec l’esprit révolutionnaire de 1848

Victor Hugo évoque un moment particulier de 1848 où, après la chute du trône en février, le peuple avait l’idée grandiose de brûler l’échafaud – autrement dit, d’abolir la peine capitale.

« Après février, le peuple eut une grande pensée, le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand cœur. »

C’est un appel vibrant à ne pas laisser s’éteindre une impulsion populaire qui incarnait un vrai progrès. Hugo regrette l’opportunité manquée mais choisit la force du discours pour raviver la flamme abolitionniste.

Un vibrant appel à inscrire l’abolition dans la Constitution

La conclusion est un coup de théâtre digne d’un orateur maître de ses effets. Il rappelle à l’Assemblée qu’elle vient de renverser un trône par la constitution. Maintenant, il est temps de renverser l’échafaud.

« Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône. Maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. »

« Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. »

La ferveur est telle que les applaudissements et protestations témoignent de la tension palpable. Souvent, ce sont ces moments où le poids de la parole embrase les débats.

Pourquoi ce discours reste-t-il d’actualité ?

Vous pensez sûrement que ce plaidoyer appartient à une autre époque. Pourtant, il demeure un phare moral. La peine de mort n’a pas disparu partout dans le monde. Certaines sociétés continuent à débattre de sa légitimité. Ce que Victor Hugo nous enseigne, avec une clarté et une humanité rares, c’est que la justice ne doit pas devenir instrument de vengeance et de peur. Elle doit tendre vers la lumière, et non s’enfoncer dans l’ombre.

Inspo +  Citations Zotero soulignées : causes, solutions et mise à jour manuelle des références

En ces temps modernes, où les droits humains sont proclamés et revendiqués, le discours d’Hugo est une incitation à réfléchir. Pour chaque pays, pour chaque citoyen, la question demeure :

Quel est le véritable visage de la justice ?

Et si abolir la peine de mort était une étape essentielle pour montrer que notre civilisation ne s’arrête jamais de progresser ?

Un conseil pratique pour s’immerger dans ce texte

Envie d’approfondir et d’écouter le discours original ? Une ressource existe : un fichier audio disponible sur Audiocite.net recueille la voix d’Hugo avec déjà plusieurs centaines d’écoutes à son actif. Rien de mieux que d’entendre l’âme vibrante de cet orateur pour ressentir toute la force de son engagement.

Résumé des points essentiels

Thème Argument Exemple / Citation
Humanisme et civilisation Peine de mort signe de barbarie, abolition signe d’évolution. « Le dix-neuvième siècle abolira la peine de mort. »
Morale et religion Droit de vie et de mort appartient à Dieu, pas à l’homme. « Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! »
Conséquences sociales Peine capitale dérange la conscience humaine et l’équilibre social. « La loi épouvante la conscience. »
Événements révolutionnaires Volonté populaire de supprimer la peine de mort en 1848 non réalisée. « Le peuple voulut brûler l’échafaud. »
Appel à l’action Inscrire l’abolition dans la Constitution. « Je vote l’abolition pure, simple et définitive. »

En conclusion

Le discours de Victor Hugo sur la peine de mort reste un modèle de défense des valeurs humaines dans la justice. C’est une leçon d’intégrité, de courage, et d’espoir. Face aux enjeux toujours brûlants de la peine capitale, sa voix du XIXe siècle continue de résonner, invitant chacun à embrasser la lumière du progrès plutôt que l’ombre de la barbarie.


Qui était Victor Hugo dans le contexte de son discours sur la peine de mort en 1848 ?

Victor Hugo était un écrivain et homme politique engagé. En septembre 1848, devant l’assemblée constituante de la Deuxième République, il a pris la parole pour demander l’abolition de la peine de mort.

Quels arguments Victor Hugo avance-t-il contre la peine de mort ?

  • Il considère la peine de mort comme un signe de barbarie.
  • Il affirme que seul Dieu peut décider de la vie et de la mort.
  • Il souligne qu’elle trouble l’équilibre de la justice et terrorise la société.

Pourquoi Victor Hugo insiste-t-il sur le rôle divin dans la question de la peine capitale ?

Hugo rappelle que des droits comme l’irrévocable, l’irréparable, l’indissoluble appartiennent uniquement à Dieu. Il met en garde contre leur application par les hommes via la peine de mort.

En quoi le discours s’appuie-t-il sur le contexte politique de 1848 ?

Après l’abdication du roi en février 1848, le peuple voulait abolir la peine capitale, symboliquement “brûler l’échafaud”. Hugo dénonce le fait que cette volonté populaire n’a pas été suivie d’effet.

Quelle est la position personnelle de Victor Hugo sur la peine de mort ?

Il s’est toujours opposé à la peine de mort, depuis son enfance. Cette opposition est ferme, même quand il défend des condamnés coupables ou ses ennemis.

Quel appel final Victor Hugo fait-il dans son discours ?

Il demande que la Constitution de 1848 inclue l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. Il établit un parallèle entre la chute du trône et la nécessité de renverser l’échafaud.

Leave a Comment

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *