Citation sur la philosophie bantoue selon Placide Tempels
La philosophie bantoue repose sur une ontologie où l’être est essentiellement force. Cette conception fondamentale distingue la pensée bantoue de la philosophie occidentale. Pour les Bantous, l’être = force, et cette force anime et relie toute chose de manière dynamique, notamment dans les relations humaines et leur vision du monde.
Ontologie bantoue : fondements et portée
Placide Tempels affirme que le comportement bantou universel découle d’un système philosophique. Il existe donc une ontologie bantoue structurée, logique, qui oriente leurs idées et comportements.
- Cette ontologie imprègne toute la pensée et la coutume bantoues.
- Elle s’appuie sur un double fondement : l’autorité des ancêtres et l’expérience concrète des phénomènes naturels.
- Cette philosophie est la clé essentielle pour comprendre la pensée bantoue.
Tempels souligne que, contrairement à une ontologie occidentale statique, la pensée bantoue est dynamique : l’être ne se conçoit pas comme une essence figée, mais comme une force en action. Cette force est la réalité même.
Différence avec la métaphysique occidentale
La métaphysique occidentale considère l’être comme « ce qui est » de façon statique.
En revanche, la philosophie bantoue voit l’être comme une énergie ou une force toujours en mouvement.
- La causalité et la responsabilité y sont interprétées suivant des principes différents.
- Les relations humaines sont perçues par la dynamique des forces en interaction.
Vision bantoue du langage et du monde
Selon Placide Tempels, le langage bantou est concret et directement lié aux choses.
Un collègue décrivait ainsi : « Leur langage n’est pas comme le nôtre, ils parlent de manière tellement concrète, en des mots qui se rapportent immédiatement aux choses mêmes. »
Cette conception souligne la proximité entre le discours, l’existence des êtres et leurs forces animatrices.
Approche critique par Edmond Boelaert
Edmond Boelaert est un critique notable de Tempels. Il remet en question l’adéquation parfaite entre la philosophie bantoue et les catégories occidentales.
- Boelaert utilise une terminologie scolastique pour argumenter sa critique.
- Il questionne la fidélité de Tempels à la pensée bantoue authentique.
- Il met en lumière certaines erreurs d’interprétation dans la lecture thomiste que faisait Tempels.
Cette critique stimule la réflexion sur la reconnaissance véritable de la philosophie africaine face aux cadres occidentaux.
Contenu et impact de l’ouvrage « La Philosophie bantoue »
Publié initialement en 1949, l’ouvrage de Placide Tempels est un plaidoyer pour l’ethnophilosophie.
Il invite à considérer les cultures africaines bantoues comme sources de systèmes philosophiques à part entière.
- Le texte a suscité de nombreux débats dans le contexte scientifique et colonial du Congo belge.
- Il est devenu une référence incontournable pour toute réflexion sur la philosophie africaine.
- La controverse a notamment porté sur la méthode de Tempels et la compatibilité avec la pensée occidentale.
Quelques points sur l’histoire et les critiques
- L’ouvrage connut plusieurs éditions, traduites en plusieurs langues.
- Pauline Hountondji et d’autres intellectuels africains ont par la suite engagé une analyse critique de l’ethnophilosophie de Tempels.
- Les débats portent sur la déconstruction et la reconstruction de la philosophie africaine au-delà de la systématisation eurocentrée.
« Toute la coutume des Bantous repose… sur leur connaissance de l’être » (Placide Tempels).
Résumé des points clés
- La philosophie bantoue définit l’être comme une force dynamique, différente de la conception occidentale.
- Le langage bantou reflète une vision du monde concrète et liée aux forces existantes.
- Edmond Boelaert critique la lecture eurocentrée de Tempels et questionne sa fidélité à la pensée bantoue.
- L’ouvrage « La Philosophie bantoue » a joué un rôle central dans la reconnaissance de la philosophie africaine.
- Les débats contemporains s’inscrivent dans la déconstruction de l’ethnophilosophie et la valorisation d’une pensée africaine authentique.
Citation sur la philosophie bantoue : Un voyage captivant dans l’univers philosophique africain
La philosophie bantoue existe bel et bien et elle repose sur une ontologie cohérente qui guide toute la pensée et le comportement des Bantous. Voilà un fait posément avancé par Placide Tempels, auteur incontournable de La Philosophie bantoue, qui a secoué, et continue de secouer, la pensée philosophique africaine et occidentale. Mais derrière cette affirmation forte, quelle est vraiment la portée, les controverses, et les enseignements à tirer de cet ouvrage ? Embarquons ensemble pour une exploration détaillée, piquante parfois, mais toujours instructive sur cette philosophie qui mérite d’être mieux connue.
Les origines : Du Congo au monde francophone
En 1945-1946, le R.P. Tempels publie dans la revue congolaise B a n d une étude fondamentale sur la philosophie bantoue. Ce texte est rapidement traduit en français et devient un livre phare. Il s’appelle La Philosophie bantoue, avec une 4e édition actualisée encore disponible en 2013. Comme un bon vin, il a vieilli en suscitant autant d’admiration que de débats vifs, notamment parmi les intellectuels africains et européens.
Le contexte de publication, situé au Congo belge, rend l’ouvrage encore plus symbolique. C’est un plaidoyer pour reconnaître une philosophie propre aux Bantous, basée sur leur culture et leur vision du monde. Tempels ne se contente pas d’être un observateur ; il engage un dialogue avec la culture vivante, traquant patiemment les racines d’un système intellectuel souvent méconnu.
Que révèle La Philosophie bantoue ? Une ontologie basée sur la force
Tempels pose une hypothèse fascinante : le comportement humain durable chez les Bantous ne peut s’expliquer sans un ensemble d’idées cohérentes sur l’univers. En somme, leur compréhension du monde, de la vie, repose sur une ontologie précise. Cette ontologie est loin d’être abstraite. Pour eux, “l’être” c’est avant tout la force. Ils ne voient pas juste des objets ou des “choses”, mais plutôt des forces en interaction.
Dans leur vocabulaire, dire “être” revient presque à dire “être force”. Cette idée change tout. Là où la métaphysique occidentale gère un concept statique de l’être, les Bantous voient l’être comme énergie, dynamique, mouvante. C’est un vrai choc de perspectives. Même leurs notions de causalité et de responsabilité diffèrent, car elles s’appuient sur cette vision dynamique des forces entre les individus et la nature.
Un passage assez évocateur : “Toute la coutume des Bantous repose sur leur connaissance de l’être”. La culture, les rites, la vie sociale ne sont pas de simples habitudes, mais le reflet d’une compréhension profonde de la dynamique des forces existantes autour d’eux.
Une citation qui fait mouche sur la relation langage et monde
Le père Tempels rapporte avec justesse : “leur langage n’est pas comme le nôtre, ils parlent de manière tellement concrète, en des mots qui se rapportent immédiatement aux choses mêmes.” Cette phrase éclaire d’une lumière vive la manière dont les Bantous perçoivent la réalité. Le langage n’est donc pas seulement un moyen de communication mais une fenêtre directe sur la structure même de leur univers.
La controverse rode : Les critiques d’Edmond Boelaert et d’autres
Mais attention, tout n’est pas rose dans ce paradis philosophique. L’œuvre de Tempels a déclenché une controverse qui brûle encore aujourd’hui. Edmond Boelaert, critique averti, n’a pas mâché ses mots. Il utilise une terminologie scolastique, riche et précise, héritée de Saint Thomas d’Aquin, pour pointer ce qu’il considère comme des erreurs ou des approximations dans la lecture que fait Tempels de la philosophie bantoue.
Boelaert remet en question la parfaite adéquation que Tempels pose entre l’ontologie bantoue et les catégories occidentales. L’accusation pourrait se résumer ainsi : Tempels, malgré son honnêteté, aurait quelque peu “européenisé” la pensée bantoue. Est-ce trahir la philosophie d’un peuple en la projetant dans un moule étranger ? Un débat capital.
La critique est même parfois raide : Tempels aurait manqué de fidélité à la pensée bantoue originale. Grâce à des notes explicatives et une révision attentive, cette polémique s’est intensifiée, ouvrant un second feu entre ethnophilosophie et philosophie académique.
Ethnophilosophie et déconstruction : Vers une philosophie africaine authentique
Dans les années récentes, l’œuvre de Tempels s’inscrit dans un dialogue plus large sous l’impulsion d’intellectuels africains comme Paulin Hountondji, qui publie African Philosophy : Myth and Reality. Hountondji propose une remise en question radicale de l’ethnophilosophie telle que défendue par Tempels.
On ne parle plus seulement de comprendre les anciennes croyances, mais de construire une philosophie africaine moderne, critique et systématique. L’idée est de déconstruire certaines affirmations essentialistes de Tempels, tout en gardant son mérite historique : être le premier à ouvrir le débat sur la philosophie africaine.
En somme, la philosophie bantoue de Tempels est une pierre angulaire, un détonateur intellectuel qui provoque depuis 80 ans une revalorisation des savoirs africains. Ce travail critique permet aujourd’hui de s’éloigner d’une vision figée et d’embrasser une dialectique vivante autour de ce qu’est l’être humain dans la pensée africaine.
Avez-vous déjà réfléchi à la notion d’être comme force ?
Essayez un instant d’imaginer votre propre conception de l’être au-delà de la simple matière. Et si vous considériez la force, l’énergie ou la dynamique comme essence d’une existence? La pensée bantoue nous invite à sortir du cadre rigide occidental et à embrasser une vision plus fluide, où chaque relation, chaque événement est énergétiquement connecté.
C’est exactement cette approche qui a fait de La Philosophie bantoue un livre fondateur. Ce n’est pas seulement un texte, mais une porte ouverte vers une autre manière de penser l’univers, la vie et l’homme.
Petit bonus : conseils pour plonger dans La Philosophie bantoue
- Lisez l’édition française de 4e édition (2013) traduite par A. Rubbens. Elle est plus accessible et contient des notes utiles.
- Consultez aussi la critique d’Edmond Boelaert. Elle vous permettra de voir le débat dans toute sa complexité.
- Approfondissez avec les travaux de Paulin Hountondji. Vous obtiendrez un regard critique contemporain essentiel.
- Relisez les passages sur l’ontologie comme force. Cela donne une clé pour comprendre l’ensemble du système.
- Enfin, gardez à l’esprit que la philosophie bantoue est vivante. Ce n’est pas un vestige mais une source intellectuelle pour aujourd’hui.
Conclusion
La citation sur la philosophie bantoue met en lumière une ontologie originale, où être équivaut à force. Cette pensée, magistralement exposée par Placide Tempels en 1945-1946, a fait naître un grand débat intellectuel destiné à valoriser la pensée africaine. L’ouvrage a traversé les décennies avec son lot de controverses et de critiques, mais il demeure une œuvre majeure pour comprendre comment les Bantous conçoivent le monde et eux-mêmes.
Au-delà des polémiques, étudier La Philosophie bantoue invite à réfléchir sur nos propres concepts de réalité et à accueillir une pensée où tout est dynamique, connectée et riche de sens. Une aventure philosophique, pleine de surprises à la croisée de la culture, de l’histoire et de la pensée profonde.
Alors, êtes-vous prêt à changer de regard sur l’être humain et à découvrir la philosophie bantoue ?
Qu’est-ce que la philosophie bantoue selon Placide Tempels ?
Elle décrit une ontologie bantoue où l’être est perçu comme une force dynamique. Cette philosophie explique le comportement humain permanent dans la culture bantoue, ancrée dans une vision cohérente du monde.
En quoi l’ontologie bantoue diffère-t-elle de l’ontologie occidentale ?
La pensée bantoue voit l’être comme dynamique et lié à la force, alors que la pensée occidentale adopte une vision plus statique. Les bantous comprennent aussi différemment la causalité et les relations humaines.
Quelle est l’importance du langage dans la philosophie bantoue ?
Le langage bantou est concret et se rapporte directement aux choses. Il reflète une vision du monde où les êtres créés sont intimement liés, comparable à la relation entre le Créateur et la créature.
Quels sont les points de critique d’Edmond Boelaert concernant la philosophie bantoue de Tempels ?
Boelaert remet en question la correspondance parfaite entre les catégories occidentales et la pensée bantoue. Il souligne des erreurs possibles dans la lecture thomiste de Tempels et doute de l’authenticité de son interprétation.
Pourquoi la notion « être = force » est-elle fondamentale dans cette philosophie ?
Cette notion exprime que pour les bantous, l’existence est directement liée à une force vitale. C’est une manière de saisir l’essence des choses en termes d’énergie plutôt que de substance statique.
