Citation « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » d’Arthur Rimbaud
La célèbre citation « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » provient du poème Roman écrit par Arthur Rimbaud en 1870. Elle exprime l’insouciance, la légèreté et la rêverie propres à l’adolescence, spécifiquement à l’âge charnière de dix-sept ans. Ce vers incarne la vision rimbaldienne de la jeunesse, à la fois rebelle et pleine d’émerveillement.
Le poème Roman : jeunesse et insouciance à 17 ans
Le poème décrit des sensations estivales et l’ambiance d’une soirée à dix-sept ans. Il évoque la promenade sous des tilleuls verts, la douceur de l’air, et l’atmosphère urbaine mêlée aux senteurs de vigne et de bière. L’image d’une nuit de juin porte une impression de griserie, avec « la sève [qui] est du champagne » et ce frisson d’insouciance qui s’empare du jeune âge.
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. − Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! − On va sous les tilleuls verts de la promenade. Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! »
Le poète illustre aussi les rêveries amoureuses, avec un jeune cœur « fou Robinsonne à travers les romans ». La rencontre avec une demoiselle charmante sous un réverbère éclaire l’insouciance et la naïveté de cet âge, où les émotions sont intenses et les réactions sociales fluctuantes.
Le thème central : sensibilité et nostalgie de l’adolescence
La citation, répétée en clôture du poème, souligne la nature passagère et légère de la jeunesse. L’adolescent revient de sa balade aux cafés, mais la soirée en pleine nature demeure gravée dans sa mémoire comme un moment privilégié.
Cette représentation mélancolique et poétique de l’adolescence témoigne de la singularité de Rimbaud en littérature. Par sa formule, il fait de l’« âge de dix-sept ans » un symbole universel d’une période où la gravité n’a pas encore envahi l’existence.
Origines et réutilisations culturelles de la citation
- Poème : Roman, 1870
- Réutilisations :
- Double album de Léo Ferré (1986) intitulé On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans
- Autobiographie de Barbara Samson, On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans (1994)
- Film français Quand on a dix-sept ans (2016) réalisé par André Téchiné
Ces adaptations soulignent la puissance durable de cette phrase au-delà du poème initial. Elle est devenue une expression symbolique universelle pour évoquer la nature souvent légère, rebelle et rêveuse de la jeunesse.
Signification littéraire : la jeunesse comme état d’esprit
Rimbaud, à travers cette citation, incarne la jeunesse non seulement comme un âge physique mais également comme un état d’esprit.
- La jeunesse se caractérise par l’insouciance, le refus de la gravité.
- Elle est une source d’inspiration et de créativité pour le poète.
- « Je est un autre » (formule de Rimbaud) suggère la singularité de cette période et un regard neuf sur le monde.
La citation met ainsi en lumière l’idée que vivre ses dix-sept ans, c’est vivre pleinement ce mélange d’émerveillement, de légèreté et souvent de révolte.
Autres citations rimbaldiennes autour de l’adolescence
- « Le génie, c’est l’enfance retrouvée à volonté » (lettre du voyant) traduit le pouvoir de l’adolescence et de l’enfance comme sources de création.
- Plusieurs passages du recueil évoquent la fragilité, la rébellion et la beauté propre à cet âge.
Résumé des points clés
Aspect | Détail |
---|---|
Origine | Poème Roman (1870) d’Arthur Rimbaud |
Thème principal | Insouciance et légèreté à 17 ans |
Éléments évoqués | Soirée d’été, promenades sous les tilleuls, rêveries amoureuses |
Réutilisations célèbres | Album Léo Ferré (1986), autobiographie Barbara Samson (1994), film Téchiné (2016) |
Portée littéraire | Jeunesse comme état d’esprit, source d’inspiration créative et symbolique |
Citation Rimbaud 17 ans : quand la jeunesse se déploie sans sérieux
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. » Cette phrase célèbre d’Arthur Rimbaud, tirée de son poème Roman écrit en 1870, décrit parfaitement l’insouciance propre à la jeunesse. Mais que cache réellement cette citation ? Pourquoi Rimbaud choisit-il cet âge précis, 17 ans, pour illustrer ce moment clé entre enfant et adulte ? Plongeons dans l’univers poétique et les sensations de cette jeunesse en plein essor.
En surface, ce vers semble simple, presque banal. Pourtant, il reflète un état d’esprit puissant. À dix-sept ans, tout est à la fois léger et intense. Les préoccupations du monde adulte paraissent lointaines, presque ridicules. Rimbaud capte cette essence fugace entre la frivolité et la profondeur.
La jeunesse et l’insouciance, thème central de la citation
Dans Roman, Rimbaud dépeint une soirée d’été, pleine de charme et de vie :
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. − Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! − On va sous les tilleuls verts de la promenade. Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! »
Cette atmosphère légère invite à une promenade, loin du bruit et de l’agitation. Le tilleul devient un symbole de fraîcheur et de douceur. La jeunesse s’exprime ici par une volonté d’échapper à l’agitation urbaine classique, tout en savourant une nature apaisante et parfumée.
Sensations d’une soirée d’été : Rimbaud en chef d’orchestre sensoriel
On entend presque le vent, chargé de bruits lointains :
« L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ; Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin -,! A des parfums de vigne et des parfums de bière… »
La description est précise et immersive. Ces parfums mêlés sont évocateurs de moments simples, sans complication. Le parfum de la vigne parlait peut-être à une jeunesse campagnarde ou provinciale, tandis que l’odeur de bière rappelle la convivialité urbaine. Rimbaud recrée l’image sonore et olfactive d’un instant suspendu dans la mélancolie douce de l’été.
Émerveillement et légèreté : la fête du vivant à 17 ans
Plus loin, c’est la magie de la nuit qui prend vie :
« Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon D’azur sombre, encadré d’une petite branche, Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond Avec de doux frissons, petite et toute blanche… Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser. La sève est du champagne et vous monte à la tête… On divague ; on se sent aux lèvres un baiser Qui palpite là, comme une petite bête… »
Rimbaud mêle l’infiniment petit à l’infiniment grand. Le « chiffon d’azur sombre » symbolise le ciel nocturne. Cette image poétique traduit à merveille la fragilité et la puissance des émotions ressenties par le jeune homme. La comparaison de la sève et du champagne illustre l’explosion des sensations au seuil de la maturité.
Rêveries amoureuses : l’éveil du cœur à 17 ans
Le poème ne serait pas complet sans évoquer l’amour adolescent :
« Le cœur fou Robinsonne à travers les romans, − Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère, Passe une demoiselle aux petits airs charmants, Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père… Et, comme elle vous trouve immensément naïf, Tout en faisant trotter ses petites bottines, Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif… − Sur vos lèvres alors meurent les cavatines… »
Le jeune cœur s’évade dans les rêves et la lecture. La rencontre furtive avec une jeune fille sous le réverbère donne vie à cette naïveté délicieuse, teintée d’un concentré d’émotions. Le « faux-col effrayant du père » traduit les limites imposées par la société, mais l’attention portée à la jeune fille illumine ce moment.
Les effets de l’amour et leurs réactions sociales
Rimbaud ajoute une touche d’humour et de réalisme social :
« Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août. Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire. Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût. − Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire… ! »
L’amour à dix-sept ans crée une petite révolution personnelle, mais fait parfois ricaner l’entourage. Cette phase d’« amour sérieux » est en réalité marquée par une forme de dérision sociale. Rimbaud souligne sans complaisance ces contradictions et difficultés.
Retour à la réalité avec nostalgie
Enfin, le poème se referme avec une conclusion douce et mélancolique :
« Ce soir-là,… − vous rentrez aux cafés éclatants, Vous demandez des bocks ou de la limonade… − On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade. »
Le cycle se boucle. Le retour aux cafés tapageurs rappelle que, malgré la douce fuite dans la nature et l’amour, le quotidien reprend ses droits. Et cela, Rimbaud le fait avec tendresse, car cette époque est révolue mais magnifique dans son oubli du sérieux.
Origines et résonances culturelles de la citation
Écrite en septembre 1870, cette phrase a traversé le temps. Elle a inspiré de nombreuses œuvres, dont :
- Le double album de Léo Ferré (1986) intitulé On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, qui met en musique l’esprit rebelle et poétique de Rimbaud.
- L’autobiographie de Barbara Samson (1994), elle aussi intitulée On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, qui relate un autre genre d’insouciance adolescente.
- Le film français réalisé par André Téchiné (2016), qui explore les difficultés de la jeunesse avec pudeur et pertinence.
Ces reprises montrent à quel point la phrase agit comme une clef pour comprendre l’adolescence, aussi universelle qu’intemporelle.
La portée littéraire et philosophique de la citation
La singularité de Rimbaud dans l’expression de la jeunesse tient dans son approche unique : il incarne la jeunesse non seulement comme un âge, mais comme un état d’esprit. Le fameux « je est un autre » évoque ce dédoublement où l’adolescent est tour à tour rêveur, rebelle et poète.
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » ne se limite donc pas à décrire un âge ; elle révèle une façon d’être dans le monde, où la gravité adulte s’efface face au poids des rêves et des premiers élans.
Quelques autres citations de Rimbaud sur la jeunesse
Pour mieux saisir l’art poétique du jeune génie, voici une autre phrase emblématique :
« Le génie, c’est l’enfance retrouvée à volonté. » (Lettre du voyant)
Cette idée fait écho à la citation principale : la créativité et la force du génie viennent de l’aptitude à recréer l’émerveillement enfantin, la spontanéité et l’innocence retrouvées.
En résumé
Thème | Éléments clés |
---|---|
Citation principale | « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans », extrait de Roman (1870) d’Arthur Rimbaud. |
Contexte | Jeunesse, légèreté, insouciance, sensation de légèreté et d’émerveillement dans une soirée d’été. |
Extraits poétiques | Promenade sous les tilleuls, parfums de juin, rêveries amoureuses, émotions intenses et premiers émois. |
Réutilisations culturelles | Album de Léo Ferré, autobiographie de Barbara Samson, film d’André Téchiné. |
Interprétation | Jeunesse comprise comme un état d’esprit. L’adolescence vue comme moment nouveau où la profondeur se mêle à la naïveté. |
Citations complémentaires | « Le génie, c’est l’enfance retrouvée à volonté » – une autre clé pour comprendre Rimbaud. |
En conclusion
Alors, pourquoi cette citation continue-t-elle de parler encore aujourd’hui ? Parce qu’elle capte un instant universel, cette étrangeté douce où l’on se sent à la fois léger, perdu, émerveillé. À dix-sept ans, on dévore la vie, sans sérieux, souvent irrationnel, mais avec une sincérité désarmante.
Rimbaud nous rappelle que cette période est précieuse. Loin d’être seulement un âge, c’est un passage d’accomplissement intérieur. Un moment où chaque sensation se grave, où le « baiser qui palpite » est une petite bête qui vous habite encore longtemps.
Et vous, souvenez-vous de ce que vous ressentiez à dix-sept ans ? Cette citation vous paraît-elle juste ou réductrice ? Partagez vos pensées, car après tout, qu’on ait dix-sept ans ou non, un peu d’insouciance ne nuit jamais.
Qu’évoque la citation « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » de Rimbaud ?
Elle exprime l’insouciance propre à la jeunesse. À 17 ans, les inquiétudes semblent légères. C’est un âge où le monde donne envie de rêver et de s’évader.
Quel est le contexte d’écriture du poème contenant cette citation ?
Le poème « Roman » a été écrit par Rimbaud en 1870. Il décrit une soirée d’été pleine de sensations et de rêves, avec une ambiance légère et grisée par la jeunesse.
Comment cette citation a-t-elle été réutilisée dans la culture ?
- Léo Ferré l’a reprise dans un double album musical (1986).
- Barbara Samson a utilisé la phrase comme titre de son autobiographie (1994).
- Un film français d’André Téchiné (2016) s’intitule aussi « Quand on a dix-sept ans ».
Quelle est la portée littéraire de cette phrase dans l’œuvre de Rimbaud ?
Elle illustre la vision singulière de la jeunesse chez Rimbaud. L’adolescence est un état d’esprit mêlé de rébellion et de rêverie, où « le je est un autre » devient central.
Y a-t-il d’autres citations de Rimbaud qui parlent de l’adolescence ou de la jeunesse ?
Oui. Par exemple, « Le génie, c’est l’enfance retrouvée à volonté » évoque la capacité à puiser dans l’enfance pour créer. Rimbaud a plusieurs phrases marquantes sur cette période.