Citations importantes dans les Cahiers de Douai
Les Cahiers de Douai regroupent des poèmes essentiels d’Arthur Rimbaud. Ces textes reflètent ses thèmes majeurs : la révolte, la liberté, la nature, et l’émancipation créative.
Émancipation créative et rupture des sens
« Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. » (Lettre du Voyant à Paul Demeny)
Cette citation est au cœur de la pensée rimbaldienne. Le poète doit briser les perceptions classiques et s’ouvrir à une vision supérieure. Le « dérèglement » des sens devient une méthode pour transcender les limites humaines, générant une création libératrice.
Liberté et voyage singulier
Dans « Ma Bohême » : « Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. »
Rimbaud se présente comme un errant, s’affranchissant des contraintes sociales et poétiques. Son itinérance illustre la création spontanée, détachée des normes, et la recherche d’une liberté absolue.
Autre extrait de ce même poème : « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal. »
Un voyage humble, mais symbolique d’une richesse intérieure et d’une allégeance à la Muse, en rupture avec les règles rigides du classicisme.
Insouciance et révolte de la jeunesse
La célèbre phrase « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. » résume l’esprit d’émancipation juvénile du recueil. Elle incarne l’insouciance et la remise en cause des normes adultes, essentielle à la poésie rimbaldienne.
Célébration sensorielle de la nature
Rimbaud évoque la fraîcheur de la nature : « Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! »
Cette image illustre à la fois la sensibilité du poète et sa communion avec le monde naturel, reflet d’un bonheur simple mais intense.
Critique sociale et contestation politique
Dans « À la musique » : « Sur la place taillée en mesquines pelouses, Square où tout est correct, les arbres et les fleurs, Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses. »
Ce passage souligne le rejet de la bourgeoisie conservatrice. Rimbaud y exprime un refus du conformisme et un regard critique à la fois social et politique.
Révolte contre l’autorité et la religion
- Dans « Le Forgeron », il dénonce la royauté et la soumission : « Le Peuple n’est plus une putain. »
- Dans « Soleil et Chair », il critique la religion chrétienne : « Chair, Marbre, Fleur, Vénus, c’est en toi que je crois ! »
- « Peuh ! Tartufe était nu du haut jusques en bas ! » pointe l’hypocrisie religieuse.
Poésie de la laideur et provocation
Par exemple, « Vénus anadyomène » propose une parodie de la naissance de Vénus où la beauté classique est subvertie : « Belle hideusement d’un ulcère à l’anus. »
Ce retournement sert la critique des canons esthétiques et nourrit la provocation propre à Rimbaud.
Autres citations à retenir
- « Vous êtes amoureux. Loué jusqu’au mois d’août. » – évoque la volatilité affective juvénile.
- « A genoux, cinq petits – misère ! Regardent le boulanger faire / Le lourd pain blond… » – montre la compassion pour les plus pauvres.
- « Tandis qu’une folie épouvantable, broie / Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant… » – poème engagé contre la guerre.
Tableau synthétique des citations essentielles
| Citation | Poème / Source | Thème principal |
|---|---|---|
| « Je dis qu’il faut être voyant… » | Lettre du Voyant | Émancipation créative, transgression des sens |
| « Petit-Poucet rêveur… » | Ma Bohême | Liberté par l’errance, spontanéité |
| « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées… » | Ma Bohême | Richesse intérieure, quête de liberté |
| « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. » | Cahiers de Douai | Insouciance, révolte juvénile |
| « Les tilleuls sentent bon… » | Cahiers de Douai | Sensibilité, nature |
| « Sur la place taillée en mesquines pelouses… » | À la musique | Critique sociale |
Points clés à retenir
- Les Cahiers de Douai reflètent la jeunesse de Rimbaud, marquée par une révolte contre la société et les normes.
- La poésie devient un espace d’émancipation par la rupture des sens et la transgression.
- La nature, la liberté et l’émancipation artistique constituent des thèmes centraux.
- Rimbaud critique la religion et les autorités politiques, souvent avec provocation.
- Les images sensorielles et les figures littéraires réinterprétées témoignent d’une modernité précoce.
Citations importantes dans les Cahiers de Douai : un voyage au cœur de l’émancipation poétique de Rimbaud
Parlons franchement : pourquoi s’intéresser aux citations importantes dans les Cahiers de Douai ? Parce qu’elles dévoilent un Rimbaud en pleine éruption créative. Elles témoignent d’une jeunesse bouillonnante, d’une révolte intime et d’une révolution poétique. Chaque phrase fait vibrer l’âme, bouscule les règles et invite à voir le monde autrement.
Les Cahiers de Douai, ce sont des poèmes et lettres où Arthur Rimbaud pose ses premières pierres vers la liberté artistique et personnelle. Il s’y forge une identité poétique nouvelle, une véritable émancipation créatrice. Entrons dans ce laboratoire d’idées folles et géniales avec ses citations clés.
« Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant » : la clé de la poésie rimbaldienne
Dans sa célèbre Lettre du Voyant à Paul Demeny, Rimbaud affirme qu’un poète doit devenir voyant. Dit comme ça, on imagine un buté avec des lunettes de soleil fluo, mais non ! C’est une métaphore. Le poète doit briser ses sens, les “dérégler” – et alors seulement il perçoit ce que personne d’autre ne voit.
Ce “long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens” est une révolution en soi. Rimbaud ne veut pas copier le réel, il veut le bouleverser pour en extraire une autre vérité. Il s’agit d’un acte de courage, un saut dans l’inconnu. La poésie devient un chemin d’émancipation individuelle, une rupture avec les normes établies. Pas vraiment l’option “facile”, mais clairement exaltante.
« Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course des rimes » : l’errance poétique et la liberté
Qui n’a jamais rêvé de tout plaquer et partir à l’aventure ? Rimbaud, lui, n’y va pas par quatre chemins dans son poème Ma Bohême. Il se compare au Petit Poucet, symbole d’enfant libre et voyageur. Pas question de suivre les chemins tracés : il forge son propre itinéraire, loin des règles littéraires.
Il crée au hasard, presque instinctivement. Sa poésie est vivante, ancrée dans ses pérégrinations physiques et spirituelles. L’auberge « à la Grande-Ourse » nous transporte vers le cosmos, soulignant la dimension presque mystique de cette liberté. Cette citation illustre parfaitement la quête d’indépendance et de renouvellement artistique.
« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » : ode à l’insouciance adolescente
Voilà une phrase que tous connaissent et qui résume à elle seule l’esprit des Cahiers de Douai. Rimbaud célèbre ici la légèreté, voire le flou artistique, de la jeunesse. Il rejette net la gravité et le sérieux imposés par la société adulte. C’est une invitation à se libérer des carcans et à s’éclater, quitte à faire quelques bêtises.
Ce vers marque une étape importante dans le recueil : la jeunesse comme terre de révolte et de découverte de soi. C’est aussi le moment où la poésie devient une arme contre le conformisme ambiant.
« Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! » : la sensibilité au monde naturel
Un soupir olfactif, simple et puissant. Cette citation nous rappelle que Rimbaud n’est pas qu’un révolutionnaire social, mais aussi un poète sensible à la beauté simple du monde. Ce parfum de tilleuls évoque une fraîcheur adolescente, la joie d’être en vie et la communion avec la nature.
Cette sensualité révèle la complexité du jeune poète : à la fois fougueux et contemplatif. La nature devient une amie, une complice dans sa recherche d’émancipation.
« Sur la place taillée en mesquines pelouses, Square où tout est correct… » : critique sociale mordante
Rimbaud n’est pas tendre avec la bourgeoisie provinciale – et on peut dire qu’il a du cran ! Dans le poème « À la musique », il peint une scène presque étouffante de petits bourgeois ennuyeux, “poussifs” et jaloux. Leur monde “correct”, bien rangé, lui inspire une colère discrètement féroce.
Cette citation dénonce le conformisme et la petitesse d’une classe sociale figée. Le poète se pose comme un marginal, un artiste rebelle, refusant de se soumettre aux diktats d’une époque morne.
Rimbaud, le provocateur anticlérical
Le jeune poète s’attaque également à la religion. Dans « Le Châtiment de Tartufe », il n’hésite pas à ridiculiser ce personnage comme symbole d’hypocrisie religieuse. La citation « Peuh ! Tartufe était nu du haut jusques en bas ! » balance une interjection familière et un humour provocateur.
Cette posture anticléricale témoigne d’un rejet des autorités morales strictes et d’une volonté d’émancipation face à un encadrement étouffant. Rimbaud veut libérer la pensée, même si ça dérange.
« A genoux, cinq petits – misère ! Regardent le boulanger faire » : la compassion envers les misérables
Au-delà de la révolte, Rimbaud fait aussi preuve d’une vraie sensibilité sociale. Le poème « Les Effarés » met en lumière la souffrance des petits miséreux. Regarder ces enfants au travail, c’est pointer du doigt l’injustice sociale.
Avec cette citation, il valorise le peuple humble et exprime sa sympathie pour ceux qui vivent dans la précarité. Une autre forme d’émancipation, celle de la reconnaissance de l’humanité partagée.
La poésie comme espace d’innovation formelle et stylistique
Rimbaud ne se contente pas d’écrire des phrases belles ou révoltées. Il révolutionne aussi la forme. Par exemple, dans « Le Forgeron », il déstructure les vers et use de rimes originales et inattendues. Il mêle un langage familier voire grossier, choquant presque l’académie. Mais c’est dans cette déconstruction qu’il trouve sa force :
- Le vers se libère des contraintes classiques.
- Le langage devient militant, proche du peuple.
- La poésie devient un cri social et politique.
Cette audace formelle accompagne l’émancipation thématique, faisant du poète un véritable éclaireur créatif.
L’opposition entre poète et bourgeoisie : une tension fertile
Dans la poésie rimbaldienne, la figure du poète libertin et débraillé s’oppose violemment à celle du bourgeois oppressant. La citation :
« Moi, je suis, débraillé comme un étudiant Sous les marronniers verts les alertes fillettes… »
soulève plusieurs questions : comment, par la sensualité et la liberté, Rimbaud cherche-t-il à fuir l’étroitesse sociale ? Comment cette opposition révèle-t-elle ses combats personnels ?
Cette tension donne une énergie vitale à ses textes, un souffle libertaire qui inspire encore aujourd’hui.
Rêverie amoureuse et poésie classique : un équilibre délicat
Rimbaud sait aussi se faire tendre. Le sonnet « Rêvé pour l’hiver » dépeint un cocon amoureux chaleureux, avec sa forme classique aux rimes croisées. Mais ne vous y trompez pas : cette douceur apparente porte aussi une charge subversive, car chez Rimbaud, même l’amour est une forme de liberté décapante.
Le réalisme autobiographique : la vraie vie dans la poésie
Avec « Au Cabaret vert », Rimbaud plonge dans le concret. Il décrit ses bottines trouées, demande des tartines moitié froides, et révèle une scène presque sans artifice. Ce réalisme contraste avec ses envolées lyriques. Il affirme ainsi que l’émancipation passe aussi par l’authenticité et le vécu.
Un dernier éclat : la satire politique et la dérision
Rimbaud n’épargne pas les puissants. Sa satire de Napoléon III, mêlée d’ironie et de rimes comiques comme « dada/papa », déforce l’image impériale et pompeuse. Ce goût de la dérision est un acte politique, un humour pour dénouer la tension et faire entendre son discours contestataire.
Une synthèse pour finir ?
Les citations importantes dans les Cahiers de Douai ne sont pas juste des phrases jolies à ressortir lors d’un examen. Elles donnent à voir toute la complexité de Rimbaud :
- Un poète en quête d’émancipation complète, du regard aux sens
- Un jeune homme insouciant et rebelle, prêt à exploser les codes
- Un observateur sensible aux beautés simples, comme les tilleuls ou la nature
- Un dénonciateur social affûté contre la bourgeoisie et les autorités religieuses
- Un maître d’une poésie novatrice, mêlant plaisir esthétique et énergie révolutionnaire
Ces citations tracent un parcours vibrant de la jeunesse passionnée, qui ne veut rien lâcher au conformisme ni à la fatalité. La lecture des Cahiers de Douai, à travers ces extraits, invite chacun à interroger sa propre liberté, son rapport au monde et à la création.
Alors, prêts à devenir vous aussi un peu voyant ?
Osez le « dérèglement de tous vos sens », comme disait Rimbaud. Explorez, défiez, rêvez. Lisez les Cahiers de Douai, et souvenez-vous :
« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans »
…mais peut-être vaut-il mieux ne jamais l’être vraiment.
Quels passages des Cahiers de Douai expriment une critique sociale forte ?
Plusieurs citations critiquent la bourgeoisie provinciale, comme dans « A la musique » qui décrit ses travers. La poésie valorise aussi les misérables, par exemple dans « Les Effarés » où l’on voit la pauvreté des enfants.
Comment les Cahiers de Douai montrent-ils une contestation politique ?
Le « Forgeron » oppose le peuple aux rois avec un ton familier et grossier. La satire vise aussi Napoléon III dans « Rages de Césars », où l’empereur est ridiculisé pour son hypocrisie politique.
Quelles œuvres des Cahiers de Douai critiquent la religion ?
Des poèmes comme « Soleil et Chair » et « Le Châtiment de Tartufe » dénoncent la religion chrétienne et son hypocrisie. Ils emploient des images antiques ou familières pour s’émanciper du carcan religieux.
Quelles citations illustrent l’importance du contact avec la nature ?
« Sensation » évoque un bonheur solitaire dans la nature estivale. « Ophélie » réinterprète un personnage littéraire pour symboliser la liberté au sein de la nature.
Comment la poésie dans les Cahiers de Douai joue-t-elle avec les formes littéraires ?
Elle mêle innovation formelle, comme la déstructuration du vers dans « Le Forgeron », à la parodie de la beauté dans « Vénus anadyomène ». On trouve aussi des sonnets aux formes classiques, comme « Rêvé pour l’hiver ».
