Citation « La vieillesse est un naufrage » de Charles de Gaulle
La célèbre phrase « La vieillesse est un naufrage » est prononcée par Charles de Gaulle dans son ouvrage Mémoires de guerre, publié en 1954. Elle critique la vieillesse du maréchal Philippe Pétain, chef du régime de Vichy, en évoquant un parallèle entre la déchéance physique du vieil homme et la chute de la France sous son autorité.
Origine et contexte de la citation
Charles de Gaulle écrit cette phrase dans L’Appel, 1940-1942, premier tome de ses Mémoires de guerre. Il oppose la faiblesse avancée de Pétain, âgé de 84 ans à son arrivée au pouvoir, à la jeunesse relative de lui-même, âgé de 50 ans à cette époque.
« La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France. »
La phrase décrit la vieillesse comme une période de déclin irréversible, reflétée ici comme un naufrage tant au plan personnel que national.
Signification et analyse métaphorique
Le terme « vieillesse » désigne l’âge avancé où les signes de sénescence deviennent marqués. Le mot « naufrage » désigne littéralement la destruction ou la perte d’un navire en mer. Ensemble, ils forment une métaphore forte : la vieillesse équivaut à un effondrement progressif, indiquant ici un affaiblissement tant physique que moral.
Le choix de cette image souligne un parallèle entre la déchéance de Pétain et celle de la France durant la Seconde Guerre mondiale. Le « naufrage » de l’homme âgé est en miroir du naufrage politique et moral du pays.
Antécédents littéraires
Cette formule s’inspire probablement d’une citation antérieure de François-René de Chateaubriand, auteur du XIXe siècle, qui dénonçait ainsi la décrépitude associée à la vieillesse : « La vieillesse est un naufrage, les vieux sont des épaves. »
Simone de Beauvoir rappelle cette origine dans son Essai sur la vieillesse (1970) et souligne que de Gaulle réutilise cette image en la détournant pour critiquer Pétain.
De surcroît, la littérature classique, comme les pièces de Molière, a souvent présenté la vieillesse sous un jour négatif, décrivant les personnages âgés comme acariâtres ou figés dans leurs habitudes. Ce thème est un lieu commun littéraire exploré depuis des siècles.
Usage contemporain de la citation
- Bernadette Chirac a repris cette phrase pour évoquer la santé déclinante de son mari, l’ancien président Jacques Chirac.
- Le journaliste Périco Légasse l’a utilisée dans un article pour critiquer le Guide Michelin, qualifié de « déconnecté ».
- En 2015, Luc Carvounas l’a mentionnée en réaction aux propos contestés de Roland Dumas.
Ces réutilisations montrent que la citation dépasse son contexte historique pour caractériser toute forme de déclin inéluctable, qu’il soit physique, institutionnel ou symbolique.
Références bibliographiques
La source originale est :
Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L’Appel : 1940-1942, Paris, Plon, 1954, 440 pages.
Cette œuvre majeure documente la période de la Seconde Guerre mondiale et la vision de de Gaulle sur les événements et figures clés.
Points clés à retenir
- « La vieillesse est un naufrage » est une phrase de Charles de Gaulle dans *Mémoires de guerre* (1954).
- Elle critique la déchéance de Philippe Pétain lors de la Seconde Guerre mondiale.
- La métaphore mêle le déclin physique à la chute politique de la France.
- La phrase s’inspire d’une citation antérieure de Chateaubriand.
- La formule est devenue une expression courante pour décrire tout type de déclin.
- Elle est fréquemment reprise dans des contextes culturels et politiques contemporains.
La citation vieillesse de Gaulle : quand le temps devient un naufrage
« La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France. »
Voici la phrase emblématique, prononcée par Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre, publiée en 1954. Elle résume d’une manière acerbe la fin de vie de Philippe Pétain, puis le déclin de la France sous l’Occupation. Mais que cache vraiment cette citation qui fait encore mouche aujourd’hui ?
Une phrase chargée d’histoire et de résonance
La citation vient du premier tome des Mémoires de guerre, précisément au chapitre intitulé La Chute. À l’époque, en 1940, de Gaulle a 50 ans, plein d’ardeur et d’espoir. À l’opposé, Pétain atteint ses 84 ans, usé par le poids des années et des responsabilités qui l’ont conduit à diriger le régime controversé de Vichy.
Le mot vieillesse, loin d’être neutre, pointe ici une véritable déchéance. Elle n’est pas qu’un simple âge, mais un naufrage personnel et politique. Un effondrement de la vigueur physique et morale.
Mais pourquoi un “naufrage” ?
Le terme est une métaphore puissante. Vient du latin naufragium, combinant navis (navire) et frangere (briser). Un naufrage évoque la perte complète en mer. On imagine soudain la vieillesse comme un navire qui se brise, tombe en ruine, se perd dans les flots inexorables du temps.
De Gaulle ne parle pas seulement d’âge, mais d’un effondrement pathétique, la fin d’un empire, le trône vacillant du vieux maréchal au moment où la France sombre dans la défaite et la collaboration.
Une inspiration littéraire qui remonte loin
Le général ne fait pas œuvre originale en associant vieillesse et naufrage. François-René de Chateaubriand, grande figure du XIXe siècle et auteur des Mémoires d’outre-tombe, avait déjà utilisé cette image effacée de temps et de décrépitude. On lui attribue la phrase : « La vieillesse est un naufrage, les vieux sont des épaves. »
Simone de Beauvoir, en 1970, rappelait avec un brin d’ironie ce plagiat presqu’historique : « La vieillesse est un naufrage écrivit Chateaubriand avant d’être plagié par le général de Gaulle, qui en avait après Pétain. »
Un regard lucide, parfois cruel
La vieillesse, comme le montrait Chateaubriand, est souvent représentée en littérature comme un stade de durcissement et de retrait. Le personnage de Géronte dans Molière, par exemple, est un vieillard acariâtre, avare et entêté. Ce portrait tranche avec l’image souvent idéalisée de la sagesse des anciens.
De Gaulle s’inscrit dans cette tradition critique et réaliste. Il voit en Pétain non seulement un vieillard mais le symbole d’un naufrage national. La vieillesse y devient une histoire de pouvoir, de déchéance, de conséquences politiques lourdes.
Une phrase toujours d’actualité
La citation n’est pas restée figée dans l’histoire. Elle est régulièrement reprise, adaptée, parfois même détournée.
- Bernadette Chirac, lors d’un entretien à Paris-Match, évoque l’état de santé de son mari, affirmant que « La vieillesse, le général de Gaulle l’avait dit, c’est un naufrage. Et je continue à le penser. »
- Le chroniqueur culinaire Périco Légasse cite cette phrase pour dénoncer un Guide Michelin « usé » et « déconnecté ». Le temps a donc aussi frappé les institutions culturelles.
- En 2015, Luc Carvounas fait référence à la citation dans un contexte politique face aux propos polémiques de Roland Dumas, rappelant ainsi la puissance d’une formule qui dépasse les générations.
Pourquoi cette citation fascine-t-elle encore ?
Sans doute parce qu’elle pese en quelques mots une vérité brute : la vieillesse rapproche de la fin. Elle peut être glorieuse ou pathétique. Ici, elle est symbole de perte. Mais qui peut affirmer que la vieillesse est toujours un naufrage ? Certains la vivent comme une renaissance.
Peut-être de Gaulle nous interroge-t-il aussi sur la nécessité de ne pas laisser le naufrage devenir inévitable. Une invitation à garder la barre face aux tempêtes du temps.
Comment tirer profit de cette citation aujourd’hui ?
Elle invite à réfléchir à notre rapport au vieillissement, personnel ou collectif. Plutôt que de regarder la vieillesse comme une fatalité négative, on peut choisir d’en faire une étape dynamique.
En politique, en culture, ou dans nos vies, que fait-on pour éviter le naufrage ? La vitalité ne dépend pas que des années mais des décisions et des actions.
Alors, la citation « vieillesse de Gaulle » demeure intemporelle. Elle nous pousse à regarder la fin d’un cycle non pas uniquement comme une chute, mais comme un moment crucial, parfois lourd, souvent riche, toujours digne d’attention.
Pour approfondir
| Référence | Description |
|---|---|
| Mémoires de guerre – L’Appel : 1940-1942, Charles de Gaulle (1954) | Source originale de la citation, disponible en édition Plon et Pocket. |
| Mémoires d’outre-tombe, François-René de Chateaubriand | Pour découvrir l’influence littéraire antérieure traitant la vieillesse. |
| Essai sur la vieillesse, Simone de Beauvoir (1970) | Analyse contemporaine ironique sur la conception du vieillissement. |
En somme, la citation de Gaulle sur la vieillesse n’est pas qu’un simple aphorisme. C’est un appel à observer l’usure du temps avec un regard critique, lucide, mais aussi capable de dépasser ce naufrage pour imaginer une autre navigation possible.
Quelles sont les origines exactes de la citation « La vieillesse est un naufrage » attribuée à de Gaulle ?
Cette phrase vient des *Mémoires de guerre* de Charles de Gaulle (1954). Elle critique la vieillesse du maréchal Pétain, comparant sa déchéance à celle de la France. L’expression s’inspire aussi d’une citation antérieure de Chateaubriand.
Que signifie vraiment le terme « naufrage » dans cette citation ?
Le mot « naufrage » évoque la perte d’un navire. Ici, c’est une métaphore illustrant la chute ou déchéance liée à la vieillesse, comme un effondrement progressif de l’être humain.
Quel contexte historique entoure cette citation ?
De Gaulle écrit en 1954 sur la défaite de la France en 1940. Pétain, âgé de 84 ans, prend le pouvoir dans ce contexte. De Gaulle, plus jeune, critique l’état déclinant du maréchal et l’assimile à celui de la France occupée.
Quels liens existent entre cette citation et d’autres références littéraires ?
La phrase rappelle une pensée de Chateaubriand et s’inscrit dans une tradition littéraire qui dépeint la vieillesse comme une déchéance. Simone de Beauvoir l’a aussi mentionnée en soulignant l’originalité de Chateaubriand.
Comment cette citation est-elle utilisée de nos jours ?
Elle est reprise dans les médias et discours politiques pour évoquer la dégradation liée à l’âge. Par exemple, Bernadette Chirac l’a citée parlant de son mari, et Luc Carvounas l’a utilisée dans un contexte politique en 2015.
