Les discours de Victor Hugo : une voix engagée contre la misère et pour la paix universelle

Les discours de Victor Hugo : une voix engagée contre la misère et pour la paix universelle

Les discours connus de Victor Hugo : un engagement humaniste et politique

Les discours de Victor Hugo restent des témoignages forts de son combat pour la justice sociale, la paix universelle et les principes républicains. Ses interventions publiques, notamment le discours sur la misère en 1849 et celui d’ouverture du Congrès de la Paix la même année, marquent l’histoire parlementaire et morale de la France. Ce texte détaille les messages essentiels que Victor Hugo a portés dans ces allocutions, ainsi que leur portée historique et politique.

Le discours sur la misère (9 juillet 1849)

Le discours sur la misère (9 juillet 1849)

Contexte et objectifs

À l’Assemblée Nationale, Victor Hugo soutient la proposition d’Armand de Melun visant à créer un comité chargé de préparer des lois pour la prévoyance et l’assistance publique. Son discours fait date par son appel clair à l’action contre la pauvreté extrême.

Différence entre souffrance et misère

Victor Hugo distingue la souffrance, qu’il appelle une “loi divine” inévitable, de la misère qu’il considère comme un fléau social qu’il est possible et nécessaire de détruire. Il insiste : « Je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. »

La misère en France et ses réalités dramatiques

Il décrit avec force détails la condition de vie dans les faubourgs parisiens, citant des familles cohabitant dans des lieux insalubres, sans couvertures ni vêtements dignes. Il rapporte aussi des exemples précis : un écrivain mort de faim, des enfants cherchant leur nourriture parmi des débris pestilentiels.

Appel moral et responsabilité sociale

Victor Hugo dénonce ces faits comme des crimes non seulement contre l’homme mais contre Dieu. Il appelle la société à mobiliser toute son énergie et sa conscience collective. Pour lui, aucune action n’est juste tant que “l’ordre matériel” n’est pas fondé sur un “ordre moral consolidé”.

Le discours d’ouverture du Congrès de la Paix (21 août 1849)

Le discours d’ouverture du Congrès de la Paix (21 août 1849)

Appel à la paix universelle et fraternité

Victor Hugo s’adresse à une assemblée internationale réunie à Paris. Il prononce un message d’espoir en reliant la paix universelle à la loi divine. Pour lui, la guerre est une étape passée, la paix est un but inévitable. Il affirme que la fraternité entre les peuples doit remplacer les conflits.

Vision politique et prophétique

Il prédit la fin des guerres par l’émergence d’une démocratie universelle où les armes céderont à la voix des urnes. Cette vision humaniste et politique annonce une ère de civilisation fondée sur la justice et la solidarité entre les nations.

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Le discours politique de mai 1848

En pleine effervescence républicaine, Victor Hugo écrit un discours affirmant son engagement pour la République sous la devise Liberté, égalité, fraternité. Il y expose ses valeurs fondamentales, valeurs qui sous-tendent ses interventions publiques et son action politique.

Synthèse des thèmes principaux

Thème principal Sous-thème Passages clés / Extraits
Discours sur la misère (1849) Objectif et contexte Soutien à la formation d’un comité législatif pour l’assistance sociale
Souffrance vs Misère « On peut détruire la misère » et non simplement l’atténuer
Réalité dramatique Descriptions de faubourgs insalubres et d’exemples concrets de faim extrême
Appel moral Misère = crime envers l’homme et Dieu, nécessité d’un ordre moral
Discours d’ouverture Congrès de la Paix (1849) Paix universelle et fraternité La paix comme loi divine et but inévitable
Vision politique Fin de la guerre et émergence d’une démocratie mondiale
Discours politique (Mai 1848) République Défense des valeurs républicaines Liberté, égalité, fraternité

Points essentiels à retenir

Points essentiels à retenir

  • Victor Hugo présente la misère comme un fléau humain et moral à détruire.
  • Il supporte l’action politique concrète pour un soutien social et une assistance publique.
  • Son discours sur la paix établit un lien fort entre religion, humanisme et politique.
  • Il prophétise la fin des guerres par la démocratie universelle.
  • Son engagement politique républicain s’appuie sur les valeurs fondamentales de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

Le discours connu de Victor Hugo : une puissante voix contre la misère et pour la paix

Le discours le plus célèbre de Victor Hugo, prononcé le 9 juillet 1849 à l’Assemblée Nationale, est un ardent réquisitoire contre l’inaction du gouvernement face à la misère extrême en France. Portant la proposition d’Armand de Melun de créer un comité pour préparer des lois de prévoyance et d’assistance publique, Victor Hugo soulève des enjeux palpables et dramatiques qui transcendent les générations.

Nul ne revient indemne devant la gravité de ses paroles. La misère dont il parle n’est pas abstraite. C’est une réalité matérielle effroyable qui frappe des milliers d’âmes à Paris, dans des quartiers où les hommes, femmes et enfants s’entassent dans des conditions innommables.

Souffrance et misère : deux notions qu’Hugo distingue avec soin

Dans son discours, Victor Hugo insiste dès le début sur une nuance capitale. Il ne nie pas la souffrance, qu’il qualifie de loi divine. Elle fait partie intégrante de la condition humaine. Mais la misère, ça, c’est autre chose :

« Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère. »

Voilà un message concret et porteur d’espoir. Il invite les législateurs à ne pas baisser les bras face à ce fléau. Hugo ne parle pas de réduire la misère, de l’amoindrir, mais carrément de la détruire, sans demi-mesure :

« Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. »

Une description poignante de la misère parisienne

Victor Hugo ne fait pas que philosopher ou exhorter. Il raconte avec force détails la misère telle qu’elle existe à son époque, à Paris. Pas dans un pays lointain ou à une époque révolue, non, là, au cœur de la France. Il pose la question : jusqu’où la misère peut-elle aller ?

« Voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ? »

Et les faits sont effroyables. Il évoque des quartiers, des rues où vivent pêle-mêle les familles dans une promiscuité totale, parmi des cloaques infectes :

« …des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver. »

Cela pourrait sembler un passage de roman noir mais c’est la réalité brutale. Et cette misère frappe même les intellectuels, comme cet homme de lettres mort de faim, sans avoir mangé pendant six jours.

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Comment rester insensible devant ce tableau d’horreur ? Quand le jour même, une mère et ses quatre enfants fouillent parmi les cadavres pestilentiels des charniers… pour trouver de quoi survivre.

Un appel à la conscience morale et sociale

Mais Victor Hugo ne se contente pas de décrire. Il lance un appel vibrant à la société toute entière, à ses dirigeants, et même à sa propre conscience :

« Je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! … que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu ! »

La misère ne relève donc pas seulement d’un problème social ou économique, mais d’une faute morale majeure. La lutte contre elle devient un impératif religieux aussi.

Ordre matériel et ordre moral : la base de toute société

Victor Hugo souligne que la justice sociale ne peut s’établir que si la société renforce en même temps l’ordre moral. Sans cela, l’ordre matériel reste précaire :

« Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé ! »

Autrement dit, les lois et institutions ne valent rien sans un socle éthique solide. La solidarité, l’empathie et la responsabilité collective doivent primer si on veut vraiment éradiquer la misère.

Une voix visionnaire pour la paix universelle

Plus tard cette même année, le 21 août 1849, Victor Hugo s’exprime lors du Congrès de la Paix. Son discours témoigne d’une foi en l’avenir et en la fraternité des peuples.

Il proclame que la paix n’est pas seulement un idéal lointain, mais une loi divine :

« La loi de Dieu, ce n’est pas la guerre, c’est la paix… …Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre… vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l’urne du scrutin… Bas les armes ! Vivez en paix ! »

Victor Hugo imagine une fin inévitable des conflits par la démocratie et le respect mutuel. Sa prophétie politique anticipe une civilisation où les urnes remplaceront les canons.

Cette vision optimiste reflète son humanisme mêlé à une profonde spiritualité, prônant une unité européenne fraternelle au-delà des nations et des religions.

Le poids des paroles et leur écho dans l’histoire

Les discours d’Hugo marquent durablement la conscience nationale et mondiale. Son discours sur la misère est devenu un texte symbolique dans la lutte pour la justice sociale. Son plaidoyer pour la paix résonne encore face aux conflits contemporains.

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Sans jamais se départir d’une simplicité d’expression, Hugo capture l’essence des grands combats humains : la dignité, la solidarité, le progrès.

Des leçons pour aujourd’hui

  • Sommes-nous, en 2024, moins responsables de la misère qu’au temps d’Hugo ? La destruction de la misère reste un objectif urgent.
  • Face aux inégalités creusées, comment renforcer l’ordre moral collectif pour mieux affermir l’ordre social ?
  • La paix universelle est-elle encore un rêve aujourd’hui ? Ou une nécessité pragmatique, comme l’affirmait Hugo il y a plus de 170 ans ?

Chaque lecteur devrait se demander : que peux-je faire pour faire avancer ces causes ? L’histoire d’Hugo est aussi la nôtre, un appel au courage et à la responsabilité.

Conclusion : le discours de Victor Hugo, une flamme encore vive

Les discours connus de Victor Hugo, en particulier son cri contre la misère prononcé à l’Assemblée Nationale, incarnent une voix puissante et intemporelle. Il dénonce non seulement la misère matérielle mais dénonce aussi la misère morale de l’indifférence.

Engagé politiquement en faveur de la république, fervent défenseur de la paix universelle et de la fraternité des hommes, Victor Hugo transforme ses mots en un combat pour une société meilleure. Il montre que réduire la peine humaine n’est pas une utopie vaine, mais un devoir nécessaire.

Alors, à votre avis, aujourd’hui, qui incarne encore cette même force et cette même générosité dans les discours ? Et comment perpétuer cette lutte contre la misère et pour la paix, dans nos quotidiens souvent bien éloignés des assemblées nationales ?

Hugo nous donne les clefs : conscience collective, volonté inébranlable, et surtout refus de considérer la misère comme une fatalité. Voilà la mission, toujours vivante, qu’il nous lègue.


Quels sont les points essentiels du discours de Victor Hugo sur la misère en 1849 ?

Hugo distingue souffrance et misère. Il affirme qu’on ne peut supprimer la souffrance, mais qu’il faut détruire la misère. Il dénonce les conditions extrêmes des quartiers pauvres de Paris et appelle à une action législative urgente.

Pourquoi Victor Hugo qualifie-t-il la misère de crime envers Dieu dans son discours ?

Il considère que la misère est une faute morale grave. Selon lui, laisser la misère exister dans une société civilisée trahit la conscience collective et offense une loi divine, engageant ainsi la responsabilité morale de tous.

Quel était l’objectif du discours d’ouverture de Victor Hugo au Congrès de la Paix en 1849 ?

Hugo proclame la paix universelle comme un but inévitable. Il invite les représentants du monde entier à proclamer la fraternité des hommes et à envisager un futur sans guerre, fondé sur la loi divine de paix et la fraternité.

Comment Victor Hugo imagine-t-il la fin de la guerre dans son discours au Congrès de la Paix ?

Il décrit un futur où les conflits seront remplacés par le vote démocratique. Il parle d’une “urne du scrutin” d’où sortira une assemblée populaire qui imposera la paix en limitant les droits individuels par le devoir commun.

En quoi le discours sur la misère a-t-il marqué l’histoire parlementaire française ?

C’est un discours fondateur. Hugo y appuie la création d’un comité législatif pour l’assistance publique et la prévoyance sociale. Il oblige le gouvernement à reconnaître le devoir de lutter activement contre la pauvreté extrême.

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